ACTIVITES 7
Document 1: Constat d’échec pour la défense du monde sauvage
La lutte contre le trafic d’espèces sera au cœur de la conférence internationale réunie à Bangkok du 3 au 14 mars.
Faut-il, demain, autoriser une reprise partielle du commerce international de l’ivoire pour éloigner la menace pesant sur l’éléphant d’Afrique ? Doit-on dès aujourd’hui, comme viennent de le suggérer quatre experts internationaux dans la revue Science, légaliser celui des cornes de rhinocéros dans un dernier effort pour sauver l’espèce de l’extinction ?
Seule certitude, la lutte contre le trafic illégal des espèces sauvages est un échec. Et les moyens d’y remédier seront au cœur des débats de la seizième Conférence des Parties (CoP16) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui se tient à Bangkok du dimanche 3 au jeudi 14 mars. La conférence pourrait, de fait, aggraver la situation.
Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), certains pays pourraient compromettre le développement économique et la gestion de leurs ressources naturelles. Le commerce illégal est fréquemment associé à la corruption et au blanchiment d’argent, favorisant ainsi l’essor du crime organisé. Adoptée en 1973 et fondée sur l’utilisation de l’arme commerciale, la CITES constitue l’un des outils multilatéraux les plus puissants pour protéger la biodiversité. Son objectif est d’assurer que le commerce international des espèces animales et végétales ne menace pas leur survie. À cette fin, chacun des 177 États parties de la CITES peut proposer d’inscrire une ou plusieurs espèces à une annexe de la convention. Réservée aux espèces menacées de disparition imminente, l’annexe I en interdit le commerce international. L’annexe II concerne les espèces qui, sans être en danger critique, pourraient le devenir si leur commerce n’est pas étroitement contrôlé. Celui-ci est autorisé, mais les États doivent fournir des certificats garantissant que les prélèvements ont été réalisés légalement et qu’ils n’entraînent pas de surexploitation.
Sur les quelque 5 000 espèces animales et 28 000 espèces végétales inscrites à la CITES, moins d’un millier sont à l’annexe I. Parmi elles, tous les grands singes, les éléphants, les tigres et nombre de tortues et d’oiseaux qui, sans cette protection, auraient peut-être déjà disparu de la surface du globe. Du 3 au 14 mars à Bangkok, 70 propositions de modification de ces listes, émanant de 55 pays, vont être étudiées et négociées par les délégations de diplomates avant d’être soumises au vote au cours des deux derniers jours. Plusieurs demandent que soit renforcée la protection d’espèces marines (requins notamment) et d’essences de bois (palissandre, ébène), mais aussi celle de l’ours polaire et du rhinocéros blanc, ainsi que de plusieurs espèces de grenouilles, tortues, plantes ornementales et médicinales.
Cependant, ces propositions d’amendement ne sont que la partie émergée de l’iceberg. La CoP16 sera aussi l’occasion d’arbitrer diverses questions administratives, financières et stratégiques. Surtout, il s’agira de définir quelles mesures coercitives doivent être prises pour faire respecter la convention. En l’absence de moyens propres, la mise en œuvre de la CITES repose sur l’engagement des États à appliquer les contrôles et à lutter contre le braconnage. Une volonté qui est loin d’avoir fait ses preuves, notamment pour les rhinocéros et les éléphants d’Afrique, inscrits à l’annexe I.
En 2011, le nombre d’éléphants d’Afrique tués pour leur ivoire s’est élevé à environ 25 000. Pour 2012, on estime le bilan encore plus lourd. Sur tout le continent africain, il reste sans doute moins de 500 000 individus, estiment les associations WWF et Traffic, qui demandent à la CITES que des actions soient entreprises contre le Nigeria, la République démocratique du Congo et la Thaïlande, les trois pays les plus impliqués dans le transport de l’ivoire. La principale destination de ce marché noir est la Chine, qui représente à elle seule 70 % de la demande mondiale. Selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), le prix de l’ivoire y a presque triplé entre 2006 et 2011.
La situation des rhinocéros est pire : 25 000 survivants sur le continent africain, et un nombre record de 668 animaux tués en 2012 dans la seule Afrique du Sud, soit une hausse de 50 % en un an. La demande de corne, parée de vertus médicinales et aphrodisiaques, explose en Asie, notamment au Vietnam. Jugeant que le moratoire ne protège pas ces mammifères du braconnage, la ministre sud-africaine de l’Environnement, Edna Molewa, a indiqué, jeudi 28 février, qu’elle réfléchissait à la possibilité de rétablir le commerce légal de cornes de rhinocéros. L’Afrique du Sud n’entend pas proposer la levée du moratoire à la CoP16, mais elle a engagé des discussions avec des partenaires potentiels, dont le Vietnam et la Chine, sur la viabilité d’un tel commerce.
Catherine Vincent
Le Monde, 4 mars 2013
Document 2: La situation critique des tigres
Il reste à peine 3 000 tigres dans le monde contre 100 000 il y a un siècle. Une enquête présentée à la CITES pointe l’essor du trafic illégal du félin, pourchassé pour ses dents et son pénis aux prétendues vertus médicinales.
C’est le constat du rapport publié par les deux ONG Traffic et le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui confirme la persistance du commerce illégal des tigres et de leurs produits dérivés. Présentée à la Conférence des Parties (CoP16) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES), qui se tient à Bangkok jusqu’au 14 mars, l’enquête montre que des éléments appartenant à au moins 1 425 tigres ont été saisis entre 2000 et 2012 dans les 13 pays qui en hébergent encore : Bangladesh, Bhoutan, Birmanie, Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Népal, Russie, Thaïlande et Vietnam. 89 % de ces saisies ont eu lieu en dehors des zones protégées, ce qui montre l’importance des actions visant à prévenir les incursions dans l’habitat du tigre, constate Natalia Pervushina, responsable pour Traffic du programme sur le tigre et co-auteur du rapport. Pourtant, la demande persiste, et il est clair que ce commerce illicite déjoue en partie les contrôles en se déployant sur le Web.
L’espèce est gravement menacée à l’état sauvage. Il resterait à peine plus de 3 000 tigres au total, contre 100 000 il y a un siècle. Et encore, cette population est-elle souvent dispersée sur de petits territoires isolés et fragmentés. Peaux, griffes, os, dents, pénis et moustaches aux prétendues vertus médicinales en Asie, tout ou presque est bon à vendre dans le tigre, y compris l’animal entier et vivant. Au cours des trois dernières années, 61 d’entre eux ont été saisis, soit 50 % du nombre total de prises enregistrées depuis 2000. Soutenu par de puissantes mafias, ce marché risque de mettre à mal les ambitions du Global Tiger Recovery Program (GTRP), qui prévoit de doubler la population du grand félin d’ici à 2022. Bénéficiant d’un financement important — 380 millions de dollars (292 millions d’euros) sur cinq ans –, ce plan de sauvegarde vise à mettre en place des mesures destinées à lutter contre le braconnage et la destruction de l’habitat du félin.
Si Vladimir Poutine, fervent défenseur du tigre, peut se réjouir d’avoir vu les effectifs du félin augmenter en Russie depuis les années 1960 (ils étaient alors 80 à 100, contre 450 à 500 en 2005), son pays n’est toujours pas venu à bout du commerce illégal. Il est même probable, estime le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), que la population des tigres ait recommencé à y décliner. Selon cette association, 30 à 33 tigres ont été arrachés à leur habitat naturel dans l’Extrême-Orient russe en l’espace d’un an. Durant cette période, les autorités ont confisqué un nombre record de parties provenant de 17 à 20 tigres, et 9 bébés tigres issus d’au moins quatre portées différentes ont été secourus, leur mère ayant disparu. C’est la première fois que l’on enregistre en Russie un nombre si élevé d’actes confirmés de braconnage. Et la réalité est sans doute plus grave. Nous savons que ces saisies ne représentent que la partie émergée de l’iceberg et qu’il est difficile d’imaginer le nombre réel de tigres victimes du braconnage, affirme Masha Vorontsova, directrice régionale Russie d’IFAW. Les membres de la CITES parlent beaucoup de renforcer l’application des lois, mais ce n’est pas suffisant. Il faut des plans nationaux avec des échéances précises et des fonds suffisants. Sinon, cette population ne tardera pas à disparaître.
Les pays de l’aire du tigre devaient présenter à Bangkok les mesures prises en faveur de l’espèce. Mais à l’heure de l’écriture, la Chine, l’Inde et la Thaïlande sont les seules à avoir présenté des rapports en conformité avec les exigences formulées. Cet exercice, qui avait pour but d’obtenir un aperçu général du braconnage et du commerce illégal de tigres, n’a pas vraiment été un succès, constate le secrétariat de la Convention. Sur les treize pays concernés, seule l’Inde a conservé des dossiers de saisie suffisamment détaillés pour permettre de repérer les points chauds du trafic, précise Natalia Pervushina. Cinq d’entre eux ont été identifiés, l’un à Delhi, les autres à proximité de zones protégées dans différentes régions. Si tous les États faisaient de même et fournissaient des rapports solides sur la situation actuelle, comme ils s’y sont engagés vis-à-vis de la CITES, il deviendrait peut-être possible d’agir.
Catherine Vincent
Le Monde, 14 mars 2015
Document 3: Protection des requins océaniques et des requins-marteaux
La CITES a décidé d’un contrôle strict du commerce international des squales, dont les ailerons sont un mets de choix en Chine et au Japon.
Journée faste, en effet, pour les espèces menacées. Les États membres de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES) ont adopté lundi 11 mars, par 92 voix pour, 42 voix contre et 8 abstentions, l’inscription à l’annexe II du requin océanique. Ce vote était l’un des plus cruciaux de cette 16e Conférence des Parties (CoP16), qui se tient à Bangkok (Thaïlande) jusqu’au 14 mars. Dans la foulée, trois espèces de requins-marteaux ont été inscrites sur la même annexe. L’inscription en annexe II de la CITES concerne des espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées d’extinction, pourraient le devenir si leur commerce international n’était pas étroitement contrôlé par des permis d’exportation. Portées par plusieurs pays d’Amérique latine (Brésil, Colombie, Costa Rica, Mexique) et soutenues par les États-Unis et par l’Union européenne, les demandes de protection se sont appuyées sur les conclusions du rapport d’experts de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur les espèces aquatiques, présenté fin 2012, selon lequel les critères requis pour être inscrit en annexe II étaient atteints.
La capture des requins reste non réglementée dans plusieurs parties du monde. Et la pêche illicite y va bon train, dopée par une forte demande d’ailerons utilisés dans les soupes asiatiques. À Hong Kong, qui représente 50 % de ce marché mondial, 83 pays ont exporté plus de 10 millions de kilos d’ailerons en 2011. Publiée le 2 mars dans la revue Marine Policy, une étude précise que 63 à 273 millions de requins sont tués chaque année dans les pêcheries commerciales. Soit un taux de pêche qui dépasse la capacité de reconstitution de plusieurs de ces espèces, caractérisées par une reproduction tardive.
Les chercheurs se sont fondés sur les données des captures rassemblées par la FAO des requins dont les ailerons ont été prélevés ou d’autres rejets de requins morts. D’un point de vue biologique, les requins ne peuvent plus résister aux niveaux actuels d’exploitation et de demande, conclut Boris Worm, biologiste marin à l’université Dalhousie de Halifax (Canada) et principal auteur de l’étude.
L’argument a fini par l’emporter. Mais de justesse. Les propositions doivent être adoptées à la majorité des deux tiers, et il s’en est fallu de peu pour que le vote sur le requin océanique se solde, comme la semaine passée pour l’ours polaire, par un statu quo.
Trois pays, grands exportateurs d’ailerons, se sont clairement prononcés contre ces propositions : le Japon, la Chine et Singapour. Ces inscriptions à l’annexe II ne seront pas applicables, ont-ils argué. Le délai de dix-huit mois, qui a été prévu avant leur entrée en vigueur, ne sera pas suffisant, estiment-ils, pour établir les modalités techniques et administratives nécessaires au contrôle des prises. La Thaïlande s’est aussi prononcée contre, ainsi que Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Quels sont les mécanismes qui permettraient de minimiser l’impact économique de cette mesure dans les petits États côtiers en développement ?, a demandé le délégué de cet État des Petites Antilles. On ne peut pas tirer d’abord et poser les questions ensuite, a ajouté la Grenade, qui juge cette mesure prématurée.
Le représentant des Maldives, qui s’est prononcé pour une protection accrue, a rétorqué que les autorités de son pays avaient travaillé main dans la main avec les pêcheurs pour leur permettre de gagner leur vie autrement qu’avec les requins, et que ces efforts étaient fructueux.
Catherine Vincent
Le Monde, 12 mars 2013
Document 4: Le commerce canadien de l’ours polaire menacé
Le Canada pourrait perdre une bataille internationale concernant sa gestion des ours polaires au moment où d’anciens alliés changent leur fusil d’épaule et soutiennent désormais une proposition d’interdiction du commerce transfrontalier pour certaines parties de l’animal.
Le Canada s’était opposé à une proposition similaire en 2010 et avait réussi à la repousser avec l’aide de l’Union européenne (UE), qui avait voté en bloc pour vaincre la motion. Maintenant, de grands pays, dont le Royaume-Uni et les Pays-Bas, ont annoncé qu’ils appuieraient une interdiction. La Russie, dont le territoire abrite aussi des ours polaires, est également d’accord avec les États-Unis. L’Allemagne, l’Autriche, la Belgique et la Pologne appuient aussi le changement. D’anciens opposants à des règles plus strictes, comme l’Espagne, la Grèce et la France, sont maintenant indécis. Une réunion tenue la semaine dernière, visant à convenir d’une position commune pour l’UE, s’est conclue sans consensus. Le Canada peut maintenant au mieux espérer que l’UE s’abstienne, a déclaré le directeur du Service des pêcheries et des animaux sauvages des États-Unis, Dan Ashe. Nous avons récolté suffisamment de voix de manière que l’UE ne peut pas s’opposer (à notre proposition). Il ne reste pas suffisamment de voix pour que l’UE parvienne à faire adopter une position d’opposition, a-t-il conclu.
Le Canada, le seul pays qui autorise le commerce des parties de l’ours polaire, a longtemps soutenu que les populations d’ours étaient en bonne santé et que la population d’ours se maintenait entre 20 000 et 25 000 individus. Des fonctionnaires canadiens affirment que les changements climatiques représentent la véritable menace pour les ours et non le commerce international. Ils assurent que le fait de restreindre le commerce ne réduirait pas le nombre d’ours tués, puisque l’interdiction n’affecterait pas la chasse traditionnelle ou sportive.
(La proposition américaine) n’aura aucun avantage pour la conservation, mais nuira aux moyens de subsistance de nos peuples inuits, a indiqué un porte-parole d’Environnement Canada dans un courriel.
Au début du mois prochain, les pays du monde entier se réuniront à Bangkok pour examiner les changements à la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction. Parmi les propositions qui seront étudiées figure celle des États-Unis, qui souhaitent placer les peaux d’ours polaires, les têtes ou les autres parties dans la même catégorie que l’ivoire d’éléphant, ce qui aurait pour effet d’interdire leur vente à l’extérieur des frontières du Canada. Une défaite constituerait aussi un avertissement pour le Canada et une atteinte à son image de gardien responsable du puissant prédateur de l’Arctique.
Le commerce de l’ours polaire, qui est au cœur du débat, est une entreprise en pleine croissance et lucrative pour les chasseurs inuits, qui vendent les peaux en tant que sous-produit de leur chasse traditionnelle.
Catherine Vincent
Le Monde, 12 mars 2013
Préparation à l'épreuve écrite
Complétez le tableau suivant à l'aide de vos notes.
Acteurs, Actions/Réactions, Causes, Conséquences, Répercussions
Epreuve écrite
Une revue écologique francophone consacre son dossier du mois à la CITES et aux différentes espèces qui y sont répertoriées.
En tant que membre d'une organisation de défense des espèces animales et végétales, vous publiez une lettre ouverte adressée aux différents responsables gouvernementaux.
À l'aide du dossier joint et d'apports personnels, vous rédigez un texte structuré dans lequel vous défendez le travail de la CITES tout en émettant des suggestions pour allier défense de la nature et souci des populations. Vous adoptez un style approprié et un ton convaincant (700 mots minimum.)
Lettre ouverte aux responsables gouvernementaux sur la protection des espèces menacées
À l’attention des responsables gouvernementaux,
Je vous écris aujourd’hui en tant que membre de l’organisation de défense des espèces animales et végétales pour exprimer notre profonde inquiétude concernant la situation critique de nombreuses espèces sauvages à travers le monde. La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) joue un rôle crucial dans la protection de notre biodiversité, mais il est évident que des mesures supplémentaires et des engagements renforcés sont nécessaires pour assurer la survie de ces espèces.
Constat d’échec et défis actuels
Le constat d’échec dans la lutte contre le trafic des espèces est alarmant. Le commerce illégal d’espèces telles que l’éléphant d’Afrique et le rhinocéros continue de prospérer, menaçant gravement leur survie. La conférence internationale à Bangkok, prévue du 3 au 14 mars, devra aborder la question de la légalisation partielle du commerce de l’ivoire et des cornes de rhinocéros. Cette mesure controversée soulève des questions éthiques et pratiques, et son efficacité à long terme reste incertaine.
Selon le WWF, le commerce illégal est souvent associé à la corruption et au blanchiment d’argent, compromettant ainsi le développement économique et la gestion des ressources naturelles. La CITES, adoptée en 1973, vise à garantir que le commerce international des espèces ne menace pas leur survie. Cependant, l’engagement des États à faire respecter les contrôles et à lutter contre le braconnage est loin d’être suffisant, notamment pour les rhinocéros et les éléphants d’Afrique, dont le nombre continue de diminuer de manière inquiétante.
Les cas des tigres et des requins
La situation des tigres est également préoccupante. Il ne reste aujourd’hui que 3 000 tigres à l’état sauvage, contre 100 000 il y a un siècle. Le commerce illégal persiste, malgré les efforts pour le contrôler. Les parties de tigres, utilisées pour leurs prétendues vertus médicinales, alimentent un marché soutenu par de puissantes mafias. Le Global Tiger Recovery Program (GTRP), qui prévoit de doubler la population de tigres d’ici 2022, doit être renforcé par des mesures rigoureuses contre le braconnage et la destruction de l’habitat.
De même, la capture non réglementée des requins, dont les ailerons sont très prisés en Asie, menace leur survie. Une étude indique que jusqu’à 273 millions de requins sont tués chaque année, un taux insoutenable pour la reconstitution des populations. Les récentes décisions de la CITES d’inscrire certaines espèces de requins à l’annexe II sont des pas dans la bonne direction, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour contrôler efficacement la pêche et le commerce de ces espèces.
Le rôle du Canada dans la protection des ours polaires
Le Canada, seul pays à autoriser le commerce des parties de l’ours polaire, s’oppose aux propositions d’interdiction de ce commerce, arguant que le changement climatique représente la véritable menace pour les ours polaires. Cependant, la gestion de ce commerce est cruciale pour préserver les populations d’ours polaires, et le Canada doit revoir sa position pour aligner ses pratiques avec les efforts internationaux de conservation.
Recommandations et suggestions
- Renforcement des lois et des contrôles : Les États doivent renforcer leurs lois et les contrôles pour lutter efficacement contre le braconnage et le commerce illégal des espèces. La mise en place de sanctions plus sévères et l’amélioration de la coordination internationale sont essentielles.
- Soutien aux communautés locales : Il est crucial d’impliquer les communautés locales dans les efforts de conservation en leur offrant des alternatives économiques durables. Par exemple, les Maldives ont travaillé avec les pêcheurs pour trouver des moyens de subsistance autres que la pêche aux requins, ce qui a été fructueux.
- Financement adéquat des programmes de conservation : Des financements suffisants doivent être alloués aux programmes de conservation pour assurer leur succès à long terme. Le GTRP, avec ses 380 millions de dollars sur cinq ans, est un exemple à suivre pour d’autres initiatives de conservation.
- Sensibilisation et éducation : La sensibilisation du public et l’éducation sur l’importance de la biodiversité et les dangers du commerce illégal sont essentielles pour changer les comportements et réduire la demande de produits issus d’espèces menacées.
- Coopération internationale : Les pays doivent travailler ensemble de manière transparente et coordonnée pour partager des informations et des stratégies efficaces. La CITES doit jouer un rôle central dans la facilitation de cette coopération.
En conclusion, la protection des espèces menacées est une responsabilité collective qui nécessite un engagement fort et des actions concrètes de la part de tous les pays. La CITES fournit un cadre précieux, mais il appartient à chaque nation de le renforcer par des mesures nationales et internationales robustes. Ensemble, nous pouvons inverser la tendance et préserver notre précieuse biodiversité pour les générations futures.
Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à ces recommandations et espérons que des actions significatives seront prises lors de la prochaine conférence à Bangkok.
Respectueusement,
T.H.H.
Membre de l’Organisation Oceanique